Alors qu’elle débute cette semaine un Tour de France de la parentalité, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a dévoilé, dimanche 10 décembre dans un entretien à La Tribune dimanche, son plan pour restaurer l’autorité parentale.
Six mois après les émeutes survenues après la mort de Nahel, le 27 juin dernier à Nanterre, et impliquant des adolescents, elle entend sévir pour responsabiliser les parents. « On a vu des parents absents lors des émeutes ou qui, parfois, encourageaient leurs enfants à commettre des actes illégaux », affirme Aurore Bergé dans l’hebdomadaire.
Des travaux d’intérêt général pour les « parents défaillants »
Pour cela, le gouvernement envisage des mesures punitives à l’encontre des « parents défaillants ». « Avec la Première ministre et le garde des Sceaux, nous mettrons en place des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations auprès d’une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants », a déclaré l’ancienne cheffe de file des députés macronistes, sans donner plus de précisions.
Reste à définit juridiquement ce qu'est un parent défaillant. Contacté par nos confrères de Parents, le cabinet de la ministre a proposé une définition, qui mérite encore d'être précisée : ce serait ceux « qui ne sont pas à la hauteur de leurs enfants, des parents dont l’autorité parentale fait défaut », citant comme exemple des parents qui auraient encouragé leurs enfants à des actes de vandalisme lors des dernières émeutes de juillet dernier.
Une commission scientifique sur la parentalité
La ministre a également annoncé la création ce lundi 11 décembre d’une commission scientifique dédiée à la parentalité. Coprésidée par le pédopsychiatre Serge Hefez et la spécialiste de la jeunesse Hélène Roques, elle comptera 25 membres parmi « des démographes, des magistrats, des pédopsychiatres, des philosophes ».
Cette commission aura « six mois pour faire des propositions concrètes pour relever les défis de la parentalité d’aujourd’hui », selon la ministre. « Il y a clairement un enjeu d’autorité à restaurer, ce n’est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques : sédentarité, importance grandissante des écrans aussi. Et tous les milieux sociaux sont affectés », a expliqué Aurore Bergé.
Les principales pistes de réflexion devraient concerner les solutions permettant d’épauler les parents dépassés, dénouer les conflits familiaux, prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes. « On a six mois non pas pour proposer des lois mais des dispositifs qui pourraient être utiles. Il y a des choses très modestes, mises en place par des municipalités, qui marchent. Il s’agit donc de faire un inventaire de ce qui existe et trouver les bonnes idées pour les développer », a expliqué Serge Hefez au micro de RTL.