Après deux ans de stabilité, le taux de rémunération du livret A va reculer de 3 à 2,4 % le 1er février prochain, en raison du ralentissement de l’inflation et de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Cette diminution va, mécaniquement, entraîner celle du taux des autres produits d’épargne réglementée, en application de l’arrêté du 27 janvier 2021.
Indexés sur celui du livret A, les taux d’intérêt du livret de développement durable et solidaire (LDDS) et du livret bleu (commercialisé uniquement par le Crédit mutuel) seront ainsi abaissés à 2,4 % le 1er février prochain. Destiné à préparer un projet immobilier, le compte d’épargne logement (CEL) verra, lui aussi, sa rémunération – indexée en partie sur celle du livret préféré des Français et correspondant aux deux tiers de ce dernier arrondi au quart de point le plus proche – diminuer. Idem pour les livrets d’épargne entreprise (LEE), dont la rémunération est égale aux trois quarts du taux du livret A arrondi au quart de point inférieur. Réservé aux épargnants les plus modestes, le livret d’épargne populaire (LEP) verra, de son côté, son taux passer de 4 à 3,5 %. Quant au livret jeune, son rendement pourrait également être impacté, rapporte Moneyvox.
Un taux au moins égal à celui du livret A
Destiné aux jeunes âgés de 12 à 25 ans résidant en France, ce produit d’épargne défiscalisé et sans risque permet de placer jusqu’à 1 600 € (hors intérêts capitalisés). Si sa rémunération est librement fixée par les banques, elle ne peut pas être inférieure à celle du livret A, soit à 2,4 % à partir du 1er février.
Autrement dit, à compter de cette date ou dans les semaines qui viennent, selon la décision de leur banque, les titulaires d’un livret jeune doivent s’attendre à voir le taux de leur produit d’épargne diminuer. Notez toutefois que si certains établissements bancaires se calent sur le taux du livret A, d’autres se montrent plus généreux et proposent un taux allant jusqu’à 4 %.
Le livret jeune n’a plus la cote, délaissé au profit du LEP
Avec un taux minimum à 2,4 %, l’intérêt porté pour le livret jeune devrait continuer de reculer. Selon le dernier rapport annuel de la Banque de France sur l’épargne réglementée, l’encours total sur cette épargne était de 4,8 milliards d’euros au 31 décembre 2023, en chute de 200 millions d’euros sur un an et de 600 millions d’euros sur deux ans.
Une baisse qui s’explique aussi par le succès grandissant du LEP chez les jeunes éligibles. Avec son taux d’intérêt supérieur et un plafond plus élevé – 10 000 € depuis le 1er octobre 2023 – le livret d’épargne populaire a en effet de quoi séduire. Ainsi, comme en 2022, « le nombre total de LEP a augmenté pour toutes les catégories d’âge, mais il a en particulier doublé chez les 18-25 ans, faisant passer leur poids dans le total de 1 % en 2021 à 2,8 % en 2022, et à 4,1 % en 2023 », expliquait la Banque de France dans son rapport. Notez que pour pouvoir ouvrir un LEP, il faut être majeur, ne plus être rattaché au foyer fiscal de ses parents, domicilié fiscalement en France et justifier d’un revenu fiscal de référence inférieur à un certain plafond.