Bénéficier de 300 Go d’Internet pour seulement 18,99 € par mois, 350 Go pour 19,99 €, voire même Internet illimité pour les abonnés Freebox… S’ils sont extrêmement attractifs pour les clients, ces forfaits mobiles sont toutefois une aberration écologique, comme le rappelle une étude commune de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse (Arcep) de 2022. En effet, d’après ce document, le numérique représente 4,4 % de l’empreinte carbone nationale en 2022, dont 46 % provient de la consommation de données mobiles.
Pourtant, d’après les calculs de l’Arcep, les Français ne consommeraient en moyenne que 14 Go par mois. L’Arcep et l’Ademe se posent la question de l’utilité réelle des forfaits mobiles avec plusieurs centaines de Go disponibles. D’autant plus que la France est l’un des seuls pays au monde à fonctionner ainsi : dans d’autres pays, la tarification des données mobiles est très souvent facturée à l’usage, et les forfaits à 100 Go (voire plus) sont quasi inexistants.
Encourager les utilisateurs à utiliser le Wifi
La France est l’un des pays où les Go sont les moins chers : elle est 9e au classement des pays les plus avantageux financièrement. Si cela est plutôt une bonne nouvelle pour les utilisateurs, rappelons que l’usage de la 4G ainsi que de la 5G a un impact environnemental qui est 10 fois supérieur à celui du Wifi. C’est pourquoi l’Ademe souhaite encourager les utilisateurs à utiliser le Wifi plutôt que les données mobiles. Certains opérateurs, comme Prixtel en France, proposent des forfaits où on ne paye que ce que les Go que l’on consomme. D'après des informations relayées notamment par Le Parisien-Aujourd'hui en France, l'Ademe souhaiterait mettre en place une tarification progressive des données mobiles. Une proposition de loi serait même en préparation, idée qui est reprise par de nombreux médias spécialisés.
Pas de proposition de loi en vue
Mais cette idée ne plait pas du tout aux opérateurs mobiles, qui estiment que les forfaits mobiles avec beaucoup de Go sont un argument commercial majeur. Sur X, Xavier Niel, patron de Free, interrogé sur la possibilité de la mise en place d’une telle loi, a simplement répondu : « Non ».
— Xavier Niel (@Xavier75) February 2, 2025
Contacté par Merci pour l'info, Roland Marion, directeur de l'économie circulaire de l'Ademe, dément l'existence d'une proposition de loi. « Ce n'est pas le rôle de l'Ademe », plaide-t-il. «Nous, on s'intéresse à connaître les impacts », explique-t-il. « On a constaté qu'il y a plus d'impact quand on est en 4G ou 5G qu'en Wifi », détaille-t-il. D'après lui, l'Ademe n'appelle pas à supprimer les forfaits mobiles avec « trop de Go », mais à « informer, encourager à utiliser le Wifi plutôt que la 4G/5G quand on peut. »