L’économie française va-t-elle pâtir de droits de douanes plus élevés ?
Automobile, équipements, produits pharmaceutiques, chimiques, agroalimentaires… Une augmentation des droits de douanes devrait mécaniquement réduire aux USA les commandes de pièces aéronautiques et de vins français, une filière déjà en difficulté.
En 2023, nous avons importé pour 51,8 milliards d’euros de produits États-Uniens, contre 45,2 milliards d’exportations françaises vers l’Oncle Sam.
Allez-vous payer plus cher votre Big Mac et votre jean Levi’s ?
Rien n’est moins sûr ! Les firmes US produisent parfois sur notre territoire : McDonald’s ne commercialise en France que de la viande et des patates européennes, qui ne traversent donc pas l’Atlantique. Même le Coca-Cola est produit près de Toulouse. Quant à votre jean Levi’s, il est produit en Europe, en Asie ou au Moyen-Orient.
Quels sont les produits qui coûteront plus cher ?
Si vous consommez du Bourbon, en revanche, il pourrait être financièrement intéressant de préférer le whiskey irlandais. La moto que vous convoitez pourrait elle aussi coûter plus cher… si c’est une Harley-Davidson.
En fait, vous devriez ne pas vous en apercevoir
À moins de rester fidèle au Jack Daniels, votre pouvoir d’achat ne devrait pas pâtir de la dernière passion de Donald Trump. D’abord parce que nos stocks permettent une période tampon, ensuite parce que nous pourrions importer certains produits, comme le maïs, depuis d’autres pays. Sans compter que le président américain a su faire montre d’une grande versatilité dans ses très nombreuses décisions et que son pays risque d’être la première victime de ce protectionnisme.
L’inflation : le problème de Trump
Alors que les Américains paient déjà leurs œufs trois fois plus cher depuis l’élection de Donald Trump, qu’ils s’apprêtent à dépenser 12 000 $ de plus pour acheter une voiture étrangère pourraient transformer une mesure populiste en mesure (très) impopulaire. Quoique les droits de douanes s’apparentent plus à un impôt qu’à de l’inflation, le consommateur américain en trouvera son pouvoir d’achat atteint. De quoi espérer, pour les libéraux, une reculade qui permettrait, accessoirement, d’éviter une crise commerciale (et monétaire) mondiale.
Et si l’objectif était ailleurs ?
Derrière ces annonces a priori protectionnistes, la visée du Président américain pourrait être toute autre : monétiser, en échange du renoncement à ces droits de douane, sa protection militaire ou faciliter, au travers du renoncement à certaines normes notamment environnementales, la pénétration de marchés étrangers.