Attention si vous avez l’habitude d’aller faire vos courses chez Lidl, vous risquez de trouver porte close ces prochains jours. En début de semaine, plusieurs syndicats ont en effet appelé les salariés du distributeur allemand à se mettre en grève à compter de ce jeudi 15 mai, sans limite de temps, pour demander des « conditions de travail décentes ».
« Tous les supermarchés sont ouverts », assure Lidl
« L’appel à la grève est peu suivi et nos supermarchés demeurent ouverts », nous a indiqué ce jeudi après-midi l’enseigne Lidl dans un courriel. Concernant la généralisation de l’ouverture dominicale, elle a expliqué que que « le contexte concurrentiel nécessite d’étendre l'ouverture le dimanche qui est une pratique déjà mise en œuvre dans la majorité de nos supermarchés et la plupart des commerces alimentaires en France ». L’entreprise déclare par ailleurs mener « depuis plusieurs mois des discussions avec les représentants des organisations syndicales pour mettre en place la meilleure organisation dans les supermarchés. Un suivi dédié sera fait mensuellement dans l’ensemble des comités sociaux et économiques de nos directions régionales ». Enfin, concernant ses effectifs, elle précise que « le nombre de salariés en équivalent temps plein en supermarchés comme en plateformes est resté stable sur les quatre dernières années ».
Hausse de la charge de travail
Dans un tract, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CFTC et FO) invite tous les employés de Lidl à se mobiliser « tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches » pour dénoncer la « baisse massive des effectifs » et « l’augmentation exponentielle de la charge de travail » qui « ruine (leur) santé ». Selon Capital, 2 500 à 4 000 départs ne seraient pas remplacés pour un total de 46 000 salariés.
Par cet appel à la mobilisation, les quatre syndicats entendent également dénoncer « l’obligation du travail le dimanche et les jours fériés ». La direction prévoit de généraliser l’ouverture des magasins le dimanche de 9 à 13 heures à partir du 1er juin pour augmenter ses résultats. Actuellement, seule près de la moitié des 1 600 points de vente de l’enseigne discount en France ouvrent le septième jour de la semaine et le travail dominical se fait sur la base du volontariat pour les salariés dont le contrat a été signé avant 2016.
Une première grève en février
Début février, cinq des six organisations syndicales de Lidl (CFDT, CGT, CFTC, FO, CFE-CGC) avaient déjà appelé à une grève illimitée pour des motifs semblables et pour demander une revalorisation des salaires. Assez suivie, elle avait toutefois été suspendue au bout de quatre jours, sans réelles avancées.
« Nous voulons que cette nouvelle mobilisation dure dans le temps. Tant qu’il n’y a pas de dialogue social avec la direction, nous ne baisserons pas les bras », a déclaré Thierry Chantrenne, le délégué syndical central CGT chez Lidl auprès de nos confrères.
Ce nouvel appel à la grève sera-t-il suivi ? Difficile de le savoir, d’autant que l’Unsa, le premier syndicat de l’entreprise Lidl, n’a pas signé le tract appelant à la mobilisation des salariés. De son côté, le discounter n’a pas communiqué de liste des magasins concernés par une fermeture totale ou partielle.
Entre le contexte social tendu et l’annonce fin janvier du départ de Michel Biero, le vice-président de Lidl France pendant 25 ans, l’enseigne de grande distribution discount vit une année 2025 mouvementée en France.