C’est l’un des produits stars de nos petits-déjeuners. Les Français boivent en moyenne 24,1 litres de jus d’orange par an, soit la moitié de la consommation de tous les jus de fruit. Mais cette boisson vitaminée pourrait bientôt devenir un luxe.
Dans les rayons des supermarchés, le prix de la bouteille de jus d’orange pur jus a déjà grimpé de 11 % en un an, et celui du jus concentré, de 24 %, selon les données du panéliste Circana. Et malheureusement, cela n’est pas près de s’arrêter.
Sur les marchés américains, les cours du jus d’orange s’envolent. Cette année, le prix de la tonne de jus concentré congelé, référence du marché, atteint 6 500 dollars, un chiffre en hausse de plus de 70 % en un an et de 300 % en deux ans et demi. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, fin février 2020, les prix de gros ont quintuplé aux États-Unis, rapporte BFMTV.
Des récoltes en chute libre
Si les cours explosent ainsi, c’est avant tout en raison des perspectives catastrophiques de récoltes d’oranges au Brésil, premier exportateur au monde de l’agrume, explique Les Échos. Selon les données du cabinet Fundecitrus, l’association de producteurs brésiliens, la collecte devrait chuter cette année de 24 %, soit son plus bas niveau depuis 36 ans.
La faute à une grave sécheresse, qui a frappé les principales régions de culture, et à la maladie du Huanglongbing (HLB), dite maladie du dragon jaune, qui a infecté près de 40 % des orangers du pays. Causée par une bactérie, cette pathologie « affaiblit les arbres, diminue les rendements et accentue l’acidité des fruits, les rendant immangeables », explique le ministère de l’Agriculture sur son site Internet. Le marché « s’inquiète de voir arriver au Brésil ce qui s’est produit en Floride », indique Judy Ganes, analyste de J Ganes Consulting, interrogée par BFM. Dans l’État du sud-est des États-Unis, deuxième producteur mondial d’oranges, la production, ravagée par la maladie du dragon jaune et le passage de plusieurs ouragans, a été divisée par quatre depuis 2014 et s’établit à moins d’un million de tonnes.
Vers une nouvelle hausse de 40 à 50 centimes dans les rayons
« C’est une crise. Nous n’avons jamais rien vu de pareil, même pendant les grands gels et les gros ouragans », a déclaré au Financial Times Kees Cools, président de la Fédération internationale des producteurs de jus de fruits et légumes (IFU).
Selon Emmanuel Vasseneix, président de l’Union Nationale Interprofessionnelle des Jus de Fruits (Unijus), interrogé par nos confrères de BFMTV, il manque actuellement « l’équivalent de la consommation européenne de jus d’orange à base de concentré ».
Une pénurie qui devrait se répercuter sur les prix en rayons. La filière s’attend à une nouvelle augmentation de 40 à 50 centimes dans les mois à venir.