Malus auto : le barème sera durci dès le 1er mars 2025

Nouveau tour de vis sur la fiscalité des véhicules neufs. La loi de finances (PLF) pour 2025, définitivement adoptée par le Parlement jeudi 6 février, durcit le malus écologique dès le 1er mars 2025 et le malus au poids à compter de 2026.

Instauré en 2008 à l’issue du Grenelle de l’environnement, le malus écologique vise à encourager l’acquisition de véhicules propres par l’application d’une taxe lors de l’achat de modèles neufs à fortes émissions de CO2. Les véhicules électriques et/ou à hydrogène ne sont ainsi pas concernés, ni ceux permettant de transporter une personne avec un handicap.

À compter du 1er mars prochain et jusqu'au 31 décembre 2025, le seuil de déclenchement du malus sera abaissé à 113 grammes de CO2 par kilomètre (g/km), contre 118 g de CO2 par km actuellement. Son montant débutera à 50 € et augmentera progressivement à chaque gramme supplémentaire jusqu’à atteindre un plafond qui passera de 60 000 € à 70 000 € pour les véhicules émettant plus de 192 g de CO2 par km.

Et ce n’est pas fini ! Le texte prévoit un durcissement des barèmes en 2026 et 2027, avec un abaissement du seuil de déclenchement du malus de 5 g de CO2 par km chaque année, soit un seuil fixé à 108 g de CO2 par km en 2026 et 103 g de CO2 par km en 2027. Le montant maximal du malus grimpera, lui, de 10 000 € chaque année et atteindra 80 000 € pour les véhicules émettant plus de 191 g de CO2 par km en 2026 et 90 000 € pour les modèles dépassant 189 g de CO2 par km en 2027.

En plus de ce renforcement du malus écologique, le budget 2025 durcit également le malus au poids, appelé aussi malus masse. Mis en place en 2022 pour lutter contre la tendance à l’alourdissement des véhicules, il consiste à appliquer une taxe aux véhicules thermiques neufs pesant au moins 1,6 tonne. 

À partir du 1er janvier 2026, il sera appliqué à partir de 1,5 tonne. Le montant de la taxe sera de 10 € par kg supplémentaire entre 1 500 et 1 699 kg, puis augmentera de 5 € par kg tous les 100 km supplémentaires, jusqu’à 30 € par kg pour les véhicules de 2 tonnes ou plus.

Les conditions d’abattement seront par ailleurs durcies. À compter du 1er juillet 2026, seuls seront exonérés les véhicules dont la source d’énergie est exclusivement l’hydrogène, ceux dont la source d’énergie est une combinaison d’hydrogène et d’électricité ainsi que ceux « à faible empreinte carbone dont la source d’énergie est exclusivement l’électricité » au sens de l’article L.224-6-5 du code de l’environnement.

Les véhicules 100 % électriques qui ne répondront pas aux critères fixés ne seront pas exonérés du malus au poids. Ils bénéficieront toutefois d’un abattement de 600 kg pour compenser le surpoids des batteries.

Enfin, à partir du 1er janvier 2027, les modèles dont la source d’énergie comprend l’électricité et dont la puissance maximale nette du moteur électrique est supérieure ou égale à 30 kilowatts auront droit à un abattement de 100 kg.

Conséquence de ces barèmes plus sévères, de plus en plus de véhicules seront taxés. Alors que plus de 53 % des véhicules neufs mis sur le marché sont déjà assujettis au malus (CO2 et/ou poids), cette part devrait passer à 66 % en 2025, 72 % en 2026 et 77 % en 2027, selon une étude menée par le cabinet Dataneo, spécialiste des données liées aux véhicules.

Pour Mobilians, le syndicat des professionnels de l’automobile, « l’adoption de ces dispositions trace une trajectoire fiscale sans précédent » qui touchera particulièrement les modèles grand public.

D’après l’étude du cabinet Dataneo, la part des modèles soumis au malus passerait en 2025 à :

Par ailleurs, le montant moyen du malus pour les modèles touchés passerait :

« Il est regrettable que […] le durcissement du malus soit la seule trajectoire proposée, alors que la filière est en en proie à un risque de marasme et que le dialogue stratégique ouvert au niveau européen ajoute pour l’instant des incertitudes dans une équation globale déjà très difficile à équilibrer », a souligné Xavier Horent, le délégué général de Mobilians dans un communiqué.