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Un « veto » à la revalorisation du Smic ? Matignon nous précise les propos de François Bayrou

Un « veto » à la revalorisation du Smic ? Matignon nous précise les propos de François Bayrou © THOMAS SAMSON/AFP

Publié le par Marine Guichard

Il y a de la friture sur la ligne entre François Bayrou et les socialistes ! Après le refus net du Premier ministre d’augmenter de nouveau le montant du salaire minimum, Matignon fait preuve, auprès de Merci pour l’info, d’une position plus souple.

Le Premier ministre François Bayrou est dans la tourmente : ses propos, lundi sur LCI, sur un sentiment de « submersion migratoire » que ressentiraient les Français ne passent pas auprès des socialistes, pourtant décidés à faire des compromis pour trouver un budget à la France. Interrogé mercredi dans le cadre des Questions au gouvernement, François Bayrou a maintenu ses propos, provoquant la colère des socialistes, qui ne ferment pas la porte à l’idée de voter la motion de censure que va déposer la France insoumise (LFI).

Autre point d’achoppement entre le Premier ministre et les socialistes : la hausse du Smic, réclamée par le parti à la rose. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, était favorable à cette hausse, mais le ministère du Travail, l’Élysée et enfin Matignon, ont semble-t-il fermé la porte à cette idée, comme le révélait Les Échos jeudi soir, François Bayrou ayant même apporté son « veto ».

Interrogé par Merci pour l’info, Matignon rétorque que « le mot « veto » ne reflète aucunement l’état d’esprit et la manière dont François Bayrou discute avec tout le monde. La question d’une revalorisation du SMIC n’est par ailleurs pas un enjeu du PLF [projet de loi de finances, ndlr] et de la CMP [Commission mixte paritaire, réunie depuis ce jeudi 30 janvier pour trouver un compromis sur le budget, ndlr]. La revalorisation annuelle a déjà eu lieu en novembre [le SMIC avait augmenté de 2 %, ndlr] en prenant en compte la recommandation du groupe d’experts. Une revalorisation mécanique peut avoir lieu en cas de montée de l’inflation, pour le moment, c’est l’inverse qui est observé. »

La concertation plutôt qu’un non ferme et définitif

Depuis ce vendredi matin, les différents membres du gouvernement enchaînent les plateaux télévisés pour démentir l’idée d’un « veto » du chef du gouvernement. Éric Lombard, ministre des Finances, sur le plateau de « bonjour ! » (TF1), a formellement démenti cette idée : « Le Premier ministre n’a pas dit non ! » Il poursuit : « Le Premier ministre, avec Catherine Vautrin [ministre du Travail, des Solidarités et de la Santé, ndlr] va réunir une concertation sur les rémunérations, sur les revenus ». C’est également en substance ce qu’affirme la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, sur le plateau de « Face à face » (BFMTV-RMC), quand elle déclare que François Bayrou « n’a pas fermé la porte » à une augmentation du SMIC.

Matignon le confirme à Merci pour l’info : « Comme le Premier ministre l’a dit, les prochains mois pourront être l’occasion de se pencher, avec les partenaires sociaux, sur la question de la rémunération du travail. »

Prime d’activité, AME… Les autres sujets chauds du budget 2025

Autre sujet réclamé par les socialistes : la hausse de la prime d’activité, qui semble, elle, avoir été écartée d’emblée, s’avérant « trop coûteuse », comme le rapporte Les Échos. Réunie depuis ce jeudi à l’Assemblée nationale, la Commission mixte paritaire, qui réunit 7 députés et 7 sénateurs pour tenter de trouver un accord sur le budget, continue ses consultations ce vendredi sur la partie « dépenses » (la partie « recettes » a, elle, été adoptée).

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Dernier sujet clivant, celui de l’Aide médicale d’État (AME), sur lequel même les différents membres du gouvernement ont de profonds désaccords : alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau souhaite revenir dessus, Éric Lombard, lui, au micro de TF1, affirme qu’il s’agit d’une « question de santé publique », sur lequel « il est nécessaire de trouver un compromis ».

Dans le reste de la classe politique, la droite souhaite fortement réduire les budgets alloués à l’AME, ce qui serait une ligne rouge pour la gauche, y compris les socialistes. Ces derniers pourraient être amenés à voter une motion de censure, si aucune concession n’est faite en leur sens. François Bayrou fera-t-il passer le budget en force, en invoquant l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, en risquant la chute de son gouvernement ? La réponse pourrait être connue dès lundi prochain.

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