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Collège : ce que l'on sait sur les futurs groupes de niveau

Collège : ce que l'on sait sur les futurs groupes de niveau © Xose Bouzas / Hans Lucas via Reuters Connect

Publié le par Sarah Corbeel

Dès la rentrée scolaire 2024, des groupes de niveau en français et mathématiques devraient être mis en place pour les élèves de 6ᵉ et de 5ᵉ.

Les groupes de niveau au collège en français et en mathématiques verront bien voir le jour, malgré la vive opposition des syndicats d’enseignants. C’est ce qu’a confirmé la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, dimanche 18 février sur BFMTV. La mesure, annoncée en octobre dernier par son prédécesseur Gabriel Attal, devrait être mise en place dès la rentrée 2024.

À quoi devraient ressembler ces groupes de niveau ?

Afin de faire remonter le niveau des élèves en français et en mathématiques, le gouvernement souhaite mettre en place des groupes de niveau dans ces deux matières en 6e et 5e dès la rentrée 2024, puis en 4e et 3e à la rentrée 2025.

Concrètement, les collégiens seraient répartis en trois groupes de niveau, d’une quinzaine d’élèves au maximum pour les plus faibles, qui seraient « constitués en fonction des besoins identifiés par les professeurs ainsi que par les résultats aux tests de positionnement de début d’année » et qui pourraient « évoluer en cours d’année pour tenir compte de la progression des élèves », avait détaillé le ministère en décembre dernier lors de la présentation du « choc des savoirs ». Pour les autres enseignements, les élèves retrouveraient leur classe d’origine.

Pourquoi la mise en place de ces groupes de niveau est-elle contestée ?

Les syndicats d’enseignants pointent un risque de stigmatisation des collégiens les plus en difficulté, de tri social des élèves ainsi qu’un manque de moyens pour les mettre en place. Interrogée sur les risques de stigmatisation, Nicole Belloubet s’est voulue rassurante. Selon elle, un tel risque n’existerait que si les enfants étaient toujours maintenus dans « le groupe des plus faibles ». Or, « il n’y aura pas le groupe des mauvais et le groupe des bons », a déclaré la ministre sur BFMTV. « Il y aura des groupes, mais ces groupes seront flexibles, et le brassage demeurera dans les classes entières, c’est indispensable », a-t-elle insisté.

Ce sera aux « chefs d’établissement, avec leur équipe pédagogique » de travailler sur la mise en place de ces groupes de niveau, en raison des spécificités de chaque collège, avec des situations différentes selon que l’on soit « à Saint-Denis ou à Naucelle, dans l’Aveyron ».

Les groupes de niveau peuvent-ils favoriser la réussite scolaire ?

Oui, mais à certaines conditions. D’abord, ils doivent être temporaires. Selon une note du groupe de chercheurs du programme Innovations, Données et Expérimentations en Éducation (IDEE) publiée en novembre 2023 et repérée par France Info, « les regroupements permanents, tels que les classes de niveau, sont inefficaces ». Les élèves regroupés dans les groupes à faible niveau perdent en effet confiance en eux et sont moins stimulés par leurs professeurs que s’ils étaient mélangés avec d’autres élèves.

Ensuite, les groupes de niveau ne doivent pas porter sur toutes les matières. D’après le dernier rapport Pisa de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « une relation positive entre la performance obtenue en mathématique (discipline sur laquelle s’est concentré le rapport en 2022) et le regroupement d’élèves est observée si le regroupement est limité à quelques matières, alors que la relation est négative s’il est mis en œuvre pour toutes les matières ».

Enfin, ils doivent être flexibles. « Si les groupes sont figés, les écarts ne vont pas se résorber, mais au contraire se creuser entre les élèves », explique Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, à nos confrères.

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Les moyens humains seront-ils suffisants ?

Pour mettre en place ces groupes de niveau, la Rue de Grenelle a calculé que 2 300 enseignants supplémentaires seraient nécessaires au collège : 1 150 professeurs de français et autant de mathématiques. Des moyens humains qui interrogent, alors que le métier d’enseignants est confronté à une grave crise d’attractivité. « Nous travaillons à la fois sur le recrutement des nouveaux enseignants, dont une partie sera des contractuels » et « sur la formation », s’est contenté d’indiquer la ministre.

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