En septembre 2017, la France comptait plus de 500 000 demandeurs d’emploi handicapés, soit 100 000 de plus qu’il y a quatre ans, selon les données de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées). Le taux de chômage des travailleurs handicapés atteint 19 %, contre 9,5 % pour l’ensemble de la population active. Plus âgés et moins qualifiés, ils restent en moyenne 807 jours au chômage.
Face à cette situation, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, ont signé jeudi 12 juillet une convention avec l’Union nationale des entreprises adaptées (Unea), l’APF France handicap et l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis).
L’objectif est de doubler d’ici à 2022 les créations de postes dans les entreprises adaptées aux travailleurs handicapés et qui en accueillent au moins 80 % dans les effectifs. Cela représente 40 000 emplois supplémentaires.
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Création d’un CDD tremplin
Pour y parvenir, la convention, consultée par l’AFP, prévoit plusieurs expérimentations :
- création d’un contrat à durée déterminée « tremplin », de 24 mois maximum, permettant aux personnes handicapées d’acquérir une expérience professionnelle les conduisant vers l’emploi durable ;
- possibilité pour les entreprises adaptées de proposer du travail temporaire comme des « missions aux personnes les plus éloignées de l’emploi ».
Pour les soutenir, les aides publiques au secteur seront portées à 500 millions d’euros par an d’ici à 2022, contre 380 millions d’euros actuellement.
« Le cadre juridique de cet engagement sera créé par des amendements dans le cadre du projet de loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel », a précisé le ministère du Travail dans un communiqué. « Les 800 entreprises adaptées en France joueront pleinement leur rôle d’acteur de la société inclusive pour passer de près de 40 000 salariés aujourd’hui à 80 000 en 2022 », ont réagi l’Unea, l’APF France handicap et l’Unapei dans un communiqué commun.