Pour les candidats à l’acquisition, le moment semble propice. Saison traditionnellement favorable, ce printemps marque la continuation du renouveau du marché, affirment des spécialistes de l’immobilier interrogés mardi 22 avril par Merci pour l’info. Entre janvier et mars, les prix de l’immobilier ancien ont augmenté en moyenne de 0,3 % « au niveau national », évalue SeLoger/MeilleursAgents dans une étude publiée le 1er avril (à télécharger ici).
Les montants ont crû de 0,2 % dans les dix villes françaises les plus peuplées hors Paris, de 0,3 % dans les cinquante plus grandes communes françaises à l’exception de la capitale, détaille la marque d’estimation immobilière. Dans la Ville Lumière, la hausse a atteint 0,7 %, contre 1,1 % dans les zones rurales, selon SeLoger/MeilleursAgents.
« La correction des prix a duré trois ans, elle touche à sa fin »
« Les primo-accédants reviennent sur le marché après s’être raréfiés pendant deux ans : par rapport à 2022, la baisse de pouvoir d’achat immobilier est d’environ 10 % », constate Corinne Jolly, présidente de l’éditeur de médias spécialisés sur l’immobilier Particulier à Particulier (PAP).
Henry Buzy-Cazaux abonde. « La correction des prix a duré trois ans, elle touche à sa fin. Entre-temps, la baisse des taux d’emprunt a redonné du pouvoir d’achat immobilier », explique le président de l’Institut du management des services immobiliers (Imsi).
Notre interlocuteur évoque d’autres facteurs susceptibles de soutenir le marché immobilier, comme le renforcement du prêt à taux zéro (PTZ) ou l’exonération de la hausse des droits de mutation à titre onéreux pour les primo-accédants, dans la plupart des départements.
En 2024, « ce n’était pas le moment d’acheter, le marché continuait de tourner avec les secundo-accédants. Les prix avaient baissé, mais les taux n’avaient pas reculé de manière suffisante », rappelle Corinne Jolly.
Un taux de crédit immobilier moyen à 3,09 % en mars
Le mois dernier, le taux de crédit immobilier s’est élevé à 3,09 %, contre 4,2 % en décembre 2023, calcule l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Certaines banques « font des promotions, en proposant des taux en dessous de 3 % », note Henry Buzy-Cazaux.
Mais la situation va-t-elle durer, alors que le rendement des obligations assimilables du Trésor (OAT) sur 10 ans, l’un des titres émis par l’État pour financer sa dette, a remonté depuis décembre 2024 ? « Fin mars, certaines banques ont […] augmenté très légèrement leurs barèmes, pour la première fois depuis un an », rapporte SeLoger/MeilleursAgents.
« Attendre, c’est coûteux : il faut payer un loyer. Souvent, les acheteurs ont plus la pression du temps que les vendeurs, sauf cas particuliers, par exemple si ces derniers divorcent », fait observer Corinne Jolly.
Pas de chute des prix à venir
Paradoxalement, les inquiétudes liées au contexte international et à la situation politique intérieure peuvent maintenir ou améliorer l’image « de valeur refuge associée à la pierre », considère Henry Buzy-Cazaux. « Acheter un bien immobilier, c’est mettre son épargne dans quelque chose dont la solidité est établie, c’est un peu préempter l’avenir », souligne le fondateur de l’Imsi.
Au moins à brève échéance, « il n’y aura pas d’effondrement des prix », estime Corinne Jolly. La crise de la construction tarit l’offre de logements, contribuant à empêcher une chute des montants.
En général, l’erreur d’acquisition ne dépend pas de la date de l’achat
Généralement, une acquisition n’est « dans la plupart des cas » pas erronée en raison « du moment de l’achat », mais d’un changement de mode de vie ou de situation familiale. Ainsi, les personnes emménageant dans un pavillon à la campagne après avoir habité dans un appartement peuvent se rendre compte que le choix de la maison « n’était pas fait pour eux ». Résultat, elles sont amenées à vendre rapidement leur bien. De même, « le divorce est un énorme facteur d’appauvrissement immobilier ».
Corinne Jolly recommande donc de vérifier que la localisation et la nature du bien correspondent bien à vos envies. Mais aussi de formaliser les participations de chacun en cas d’achat en couple.