Tous les ans, la période de déclaration des revenus aux impôts est propice aux arnaques qui visent aussi bien les particuliers que les entreprises. La campagne 2025 n’y échappe pas et doit inciter les contribuables à la plus grande vigilance.
Les techniques des escrocs les plus fréquentes
Les tentatives d’escroquerie les plus courantes consistent en l’envoi d’e-mails ou SMS usurpant l'identité de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP), en faisant figurer l’entête ou la signature de la DGFiP, du site Impots.gouv.fr, du ministère de l’Économie et des Finances ou encore de l'Inspection générale des finances (IGF).
Bien souvent, ces messages frauduleux annoncent un remboursement d’impôt d’un montant de plusieurs centaines d’euros suite à un prétendu bilan de la situation fiscale du destinataire. Pour être plus crédible, la somme annoncée n’est jamais un chiffre rond, laissant penser qu’il est le résultat d’un calcul précis de l’administration. Par exemple, 115,49 €, 218,80 €, 375,39 €…
Pour recevoir la somme d’argent, la victime est invitée à cliquer sur un lien qui renvoie vers un site internet imitant parfaitement celui du fisc. En général, la page affiche un questionnaire où il est demandé de rentrer ses informations personnelles telles que son nom et prénom, sa date de naissance et... ses coordonnées bancaires. L’objectif pour les aigrefins est, bien évidemment, de dérober ces informations confidentielles pour en faire un usage frauduleux.
A l’inverse, il arrive aussi parfois que les messages exigent « le paiement d’arriérés d’impôts en accusant le destinataire de fraude fiscale avec menace d’huissier, d’intervention des forces de l’ordre, de lourdes amendes ou encore de peine de prison », indique le site des impôts. Il est demandé à la victime de régulariser sa situation au plus vite (sous 48 ou 72 heures, par exemple) sous peine de sanctions pénales et de saisie des biens.
A côté de ces escroqueries courantes, une nouvelle campagne d’hameçonnage concernant les cryptomonnaies a fait son apparition cette année. « Actuellement, des SMS circulent avec le contenu frauduleux suivant : « [Impots. gouv] Des transactions crypto ont été détectées sur vos comptes. Déclarez-les pour éviter une majoration de 40 % », met en garde l’administration fiscale sur son site internet. Là encore, le SMS contient un lien qui renvoie vers un faux site pour voler les données sensibles du contribuable pris pour cible.
Notez que les particuliers ne sont pas les seuls visés par ces tentatives de fraude. Les entreprises aussi sont ciblées, notamment via les arnaques aux faux ordres de virements ou aux fausses factures usurpant l’identité de l’administration.
Les bons réflexes pour éviter de se faire avoir
Pour ne pas tomber dans ces différents pièges, il est bon de rappeler quelques conseils simples.
Le premier ? « Ne répondez jamais à une demande de données personnelles ou bancaires par mail, SMS ou téléphone », recommandent nos confrères de RTL. En effet, le fisc ne vous demandera jamais ce type d’informations par ces canaux. En cas de doute sur l’identité de l’expéditeur du message, contactez directement le centre des impôts dont vous dépendez (vous trouverez ses coordonnées à la rubrique Contacts).
Deuxième recommandation : vérifiez toujours les adresses électroniques, qu’il s’agisse de celle de l’expéditeur du courriel ou d’un lien contenu dans le message.
L’administration fiscale rappelle :
- qu’elle utilise uniquement des adresses mails dont le domaine (partie droite à partir de l'arobase) est exactement @dgfip.finances.gouv.fr. Un mail marqué DGFiP envoyé depuis tout autre domaine est donc frauduleux ;
- qu’elle a uniquement des sites internet dont le domaine est ".gouv.fr" comme par exemple https://www.impots.gouv.fr, https://cfspart.impots.gouv.fr, https://www.amendes.gouv.fr, etc. Dans le cas de l’arnaque aux cryptomonnaies, l’URL du site frauduleux se termine par "-gouv-fr.com".
Enfin, sécurisez votre espace personnel sur Impot.gouv.fr en choisissant un mot de passe fort et unique. Dès l’été 2025, la double authentification à l’aide d’un code de sécurité reçu par courriel deviendra d’ailleurs obligatoire pour sécuriser encore plus l’accès aux comptes particuliers des contribuables.
Comment signaler une arnaque ?
Si vous recevez un message frauduleux, signalez la tentative d’escroquerie :
- par internet sur la plateforme dédiée du ministère de l’Intérieur (Pharos), Internet-signalement.gouv.fr, à la rubrique escroquerie ;
- par téléphone en contactant la plateforme « Info escroqueries » au 0 805 805 817. Le numéro vert, mis en place par le gouvernement, est joignable du lundi au vendredi, de 9h00 à 18h30.
Que faire si vous pensez avoir été victime d’une fraude ?
Si vous avez cliqué sur le lien et communiqué votre identité et vos coordonnées bancaires :
- faites immédiatement opposition auprès de votre banque ;
- déposez plainte au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche en fournissant toutes les preuves possibles.