À quelques jours de la nouvelle année et alors que la France est toujours sans budget, le nouveau ministre de l’Économie, Éric Lombard, a énoncé quelques pistes concernant le prochain projet de loi de finances, notamment sur les impôts des Français pour 2025.
Dans un entretien exclusif auprès de la Tribune Dimanche samedi 28 décembre, Éric Lombard a indiqué qu’il faudrait faire « des économies supplémentaires » pour parvenir à un déficit prévu à « un peu au-dessus de 5 % » du PIB. Pour cela, le locataire de Bercy envisage « des discussions sur des hausses d’impôts, qui devront être très limitées ».
Une indexation du barème en 2025 ?
Face au manque de budget pour 2025, l’exécutif a fait adopter une « loi spéciale » octroyant simplement à l’État la capacité de percevoir les impôts existants. Celle-ci ne permet donc pas d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur le niveau d’inflation ainsi que le prévoyait le budget 2025. Le texte présenté par le précédent gouvernement actait en effet un rehaussement de 2 % des 6 tranches du barème évitant à de nombreux ménages de voir leurs impôts augmenter à la suite des augmentations de salaire de cette année causées par l’inflation.
Pour tenter de rassurer les quelque 18 millions de ménages risquant de voir leurs impôts flamber, le ministre a déclaré que le prochain budget, qui devrait (en principe) être adopté en début d’année prochaine, « comportera une indexation du barème ». « Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain », a ajouté Éric Lombard alors que près de 400 000 ménages risquent de rentrer dans le barème si aucun budget n’est voté.
Des changements à venir pour les couples
Hormis le flou artistique maintenu par l’absence de budget, certaines mesures fiscales entreront bel et bien en vigueur en 2025. À compter du 1er septembre 2025, les couples mariés ou pacsés seront prélevés à la source à des taux individualisés et non plus à un taux commun au foyer. Mesure prévue par la loi de finances de 2024, cette fois adoptée par le Parlement, celle-ci vise à introduire des règles d’imposition plus équitables entre les membres du couple. L’imposition commune impacte davantage le conjoint ayant le moins de revenus (le plus souvent les femmes) que celui gagnant le plus (souvent les hommes) comme le soulignait justement l’UFC-Que choisir. Le taux appliqué au foyer fiscal ne le sera qu’en cas de revenus communs ou si le couple décide d’opter pour cette solution plutôt que pour un taux individualisé.