C’est une proposition récurrente mais qui peut coûter cher à la personne qui l’émet. En janvier dernier déjà, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, avait émis l’idée de taxer les retraités aisés pour financer la Sécurité sociale. Face au tollé que cette proposition avait provoqué, y compris au sein du gouvernement, le cabinet de la ministre avait dû avouer qu’il s’agissait en réalité d’une « position personnelle », qui n’engageait pas ses collègues de Bercy et des autres ministères. Parmi les propositions évoquées, celle de taxer les retraités qui perçoivent 2 000 ou 2 500 € par mois.
À présent, c’est à la CFDT de déclarer qu’elle n’est pas fermée à l’idée. Dans les colonnes de La Tribune Dimanche, ce 22 mars, sa secrétaire générale, Marylise Léon, déclare : « Je suis d’accord avec l’idée qu’il faut un partage des efforts auprès de tous ceux qui le peuvent, les actifs mais aussi ceux déjà à la retraite ». « Bien entendu, il ne s’agit pas de demander un effort à ceux qui sont au minimum vieillesse ou qui ont du mal à boucler les fins de mois, mais aux pensionnés les plus aisés », souligne-t-elle.
Un sujet qui divise les syndicats
Quelques jours plus tôt, le président du Medef, Patrick Martin, abondait déjà en ce sens en affirmant qu’on « ne pourra pas balayer ce sujet d’un revers de la main ». Il déclarait vouloir « poser la question de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites ou encore la hausse de la CSG pour les retraités ». Plus prudente, Marylise Léon a déclaré à La Tribune Dimanche : « La question des 10 % d’abattement dont bénéficient les retraités se regarde… »
Mais les autres syndicats, opposés à cette mesure, ont déjà quitté le conclave sur les retraites. Au micro de RTL ce vendredi 21 mars, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, syndicat qui voyait dans les propositions de Patrick Martin « une ligne rouge », s’indignait : « Il y en a assez que ce soit toujours les mêmes qui doivent passer à la caisse ». « Nous aimerions entendre le patron du Medef nous parler des dividendes exorbitants qui sont versés aux actionnaires, des profits des grandes entreprises qui n’ont jamais été aussi élevés. »
La CGT ainsi que l’U2P ont déjà quitté les discussions du conclave sur les retraites.
