Le premier syndicat du pays n’en démord pas. Pour la Confédération française démocratique du travail (CFDT), comme pour les quatre autres syndicats représentatifs au niveau national interprofessionnel, les dispositions de la réforme des retraites de 2023 qui ont repoussé de 62 à 64 ans l’âge légal ou minimal de départ doivent être abrogées.
La secrétaire générale de l’organisation syndicale, Marylise Léon, a donné, mardi 28 janvier à Paris, une conférence de presse pour rappeler sa principale revendication, à l’avant-veille d’un entretien avec l’ancien haut fonctionnaire Jean-Jacques Marette, chargé de coordonner les concertations avec les partenaires sociaux sur les retraites.
Outre le sujet de l’âge minimal, la CFDT compte notamment aborder, aux cours des discussions, celui de la pénibilité au travail. « Que dit-on aujourd’hui au tiers des aides-soignantes […] reconnues en incapacité au moment de partir à la retraite et à qui on demande de travailler plus longtemps ? », a indiqué Marylise Léon, rapporte Les Échos. Selon le quotidien, la dirigeante syndicale souhaite également une réparation de « l’injustice faite aux femmes par le report de l’âge légal », les femmes ayant des carrières moins linéaires et moins bien rémunérées que les hommes en moyenne.
Jean-Jacques Marette « rencontre tous les partenaires sociaux »
Une délégation de la CFDT doit rencontrer jeudi Jean-Jacques Marette, d’après Les Échos. Ce haut fonctionnaire retraité va s’entretenir avec « tous les partenaires sociaux pour élaborer l’agenda de la conférence. Ses travaux durent le temps de la conférence », explique-t-on mercredi à Matignon auprès de Merci pour l’info.
Dans un entretien publié le 17 janvier par Ouest-France, la ministre chargée du Travail et de l’emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, avait confirmé le choix de Jean-Jacques Marette, « ancien directeur général de l’Agirc-Arrco », le régime de retraite complémentaire des salariés du privé, comme « tiers de confiance ».
« Sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite »
Au fil de son discours de politique générale, le 13 janvier à l’Assemblée nationale, Premier ministre, François Bayrou avait annoncé la mise sur pied « pendant trois mois » d’un « conclave » des partenaires sociaux sur la réforme des retraites.
« Nous pouvons […] rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée », à savoir « l’équilibre financier », avait indiqué le chef du gouvernement.
Le 17 janvier, à l’issue d’une première réunion au ministère du Travail avec les dirigeants syndicaux et patronaux, il avait précisé espérer un accord d’ici « à la fin mai ».