Votre pension de retraite de base, c’est-à-dire celle qui est versée par la Sécurité sociale, sera revalorisée à hauteur partielle de l’inflation au début de l’année 2025, a confirmé mardi le ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, au micro de France 2.
La veille, le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, avait affirmé sur TF1 avoir obtenu le soutien du gouvernement en faveur d’« une revalorisation dès le 1er janvier pour toutes les retraites ».
L’augmentation du 1er janvier à hauteur d’environ « la moitié de l’inflation »
Cette hausse représentera environ « la moitié de l’inflation ». Puis, « au 1er juillet, il y aura une deuxième revalorisation pour les retraités les plus modestes avec un objectif : les protéger intégralement de l’inflation. Une sorte de bouclier anti-inflation pour qu’il n’y ait pas de perte de pouvoir d’achat », a précisé Laurent Wauquiez.
Votre pension versée par la Sécurité sociale est inférieure au salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic), soit moins de 1 801,8 € brut par mois depuis le 1er novembre ? Selon l’annonce du patron des députés Droite républicaine, « toutes les retraites en dessous du Smic seront intégralement protégées de perte de pouvoir d’achat ».
Un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale
Les pensions situées au-delà du Smic seront-elles revalorisées pour compenser intégralement l’inflation en 2025 ?
« Le Premier ministre aura l’occasion de préciser les détails très prochainement », indique-t-on à Matignon auprès de Merci pour l’info mardi.
L’Agence France-Presse (AFP) rapporte les propos d’« une source parlementaire LR » évoquant la présentation prochaine d’un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PFLSS) pour 2025 détaillant le dispositif.
Le gouvernement avait prévu, au travers de l’article 23 du PFLSS, tel que présenté le 10 octobre en Conseil des ministres, une indexation des retraites sur l’inflation non pas au 1er janvier mais au 1er juillet, « pour assurer la soutenabilité des dépenses de pensions », était-il justifié dans l’exposé des motifs.
Le Code de la Sécurité sociale impose une augmentation des retraites « sur la base d’un coefficient égal à l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques [Insee] l’avant-dernier mois qui précède la date de revalorisation » (article L. 161-25).
Matignon approuve l’initiative médiatique de Laurent Wauquiez
Figure de la droite, Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions présidentielles, a devancé le Premier ministre pour faire une annonce sur le thème sensible des retraites.
Matignon n’affiche aucune critique de cette initiative. À rebours, le chef du gouvernement estime « important de valoriser le travail parlementaire ». « Le budget a été fait en deux semaines, le Premier ministre avait dit qu’il serait perfectible et ouvert aux compromis », poursuit-on mardi auprès de Merci pour l’info dans l’entourage de Michel Barnier.
Le Premier ministre « a fait plusieurs réunions de concertation avec les présidents de groupe du socle. Dans un échange commun, il a été décidé que les compromis pourraient être annoncés librement par les groupes » de la coalition gouvernementale, souligne-t-on encore à Matignon.
Le gouvernement de Michel Barnier dispose de l’appui du groupe Droite républicaine et du bloc dit central (Ensemble pour la République, EPR, Mouvement Démocrate, MoDem, et Horizons). Il bénéficie en plus de la bienveillance du Rassemblement national (RN, extrême droite). La présidente du groupe, Marine Le Pen, avait exprimé le 4 octobre, sur le réseau social X (anciennement Twitter), son opposition à un éventuel report de la revalorisation au 1er juillet.