Créé en 2004 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, sous le nom de Dossier médical personnel (DMP), le carnet de santé dématérialisé voit officiellement le jour en 2011. Chaque patient peut demander à son médecin l’ouverture de ce fichier numérique censé regrouper toutes ses informations de santé (examens, radios, prises de sang, opérations, allergies…). Mais le dispositif se solde par un échec. En 2012, la Cour des comptes épingle le DMP. En dépit d’un investissement de 210 millions d’euros, seuls 158 000 dossiers sont créés en juillet 2012, dont 89 500 restés vierges de toutes données.
Abandonné, le projet est relancé en 2017 sous le nom de Dossier médical partagé (DMP) et transféré à la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam). Une phase pilote menée dans neuf départements – le Bas-Rhin, les Côtes-d’Armor, le Doubs, le Puy-de-Dôme, la Somme, le Val-de-Marne, la Haute-Garonne, l’Indre-et-Loire et les Pyrénées-Atlantiques – aboutit à l’ouverture d’un million de dossiers. A compter de l’automne prochain, le DMP sera généralisé à tous les départements et tous les assurés sociaux. « L’objectif est d’aller très vite et d’ouvrir d’ici quatre ou cinq ans plusieurs dizaines de millions de DMP avec des données abondantes et fréquemment actualisées », avait déclaré en février dernier dans Les Echos Nicolas Revel, le directeur de la Cnam.
Qui pourra créer un dossier médical partagé ?
Pour y parvenir, l’Assurance-maladie a adopté « une philosophie radicalement différente, en mettant le patient au centre du dispositif », explique Le Figaro. Ce dernier pourra ouvrir lui-même son dossier, « soit directement en ligne avec sa carte Vitale, soit en passant dans sa caisse primaire d’assurance-maladie ». Les pharmaciens pourront également les ouvrir et toucheront en contrepartie 1 euro par dossier ouvert. Enfin, les infirmières pourraient avoir le droit de le faire pour les personnes en perte d’autonomie.
Dès qu’un dossier sera ouvert, il sera automatiquement alimenté avec deux années de remboursement de soins (médecins consultés, médicaments achetés, examens réalisés, etc.). La loi prévoit que les établissements de santé transfèrent les comptes rendus d’hospitalisation dans le fichier.
Comment le consulter ?
Le DMP sera accessible sur le site Internet, www.mon-dmp.fr, ainsi que sur son smartphone depuis une application mobile « DMP », qui devrait être disponible en octobre. Pour se connecter, l’assuré devra saisir l’identifiant qui lui a été remis lors de la création de son DMP ainsi que de son mot de passe.
C’est l’assuré qui gardera le contrôle sur son dossier. Il pourra ajouter des documents ou informations qu’il juge utiles mais également en masquer certains aux professionnels de santé – hors médecin traitant. Il pourra même décider de fermer son dossier. A partir de sa fermeture, il disposera d’un délai de dix ans pour le réactiver.
Réaliser des économies
Selon la ministre de la Santé, la généralisation du carnet de santé numérique permettra de faire des économies, relevant qu’« aujourd’hui, beaucoup d’actes sont refaits entre la ville et l’hôpital, tout simplement parce que le médecin de ville ne récupère pas la radio, le scanner… ». « En 2004, l’étude d’impact du DMP évaluait à 3,5 milliards d’euros les économies susceptibles d’être obtenues », rapporte Le Figaro.
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