C’est un document qui peut nourrir le débat sur les inégalités et l’héritage. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a consacré au patrimoine des ménages en 2024 une enquête parue vendredi 16 mai, confirmant la préférence des Français pour les actifs les plus sûrs.
Presque tous les foyers détiennent un livret d’épargne
Au début de l’année 2024, 86,9 % des foyers possédaient au moins un livret d’épargne, « produit financier le plus fréquemment détenu ». Pour la majorité d’entre eux, « il s’agit de livrets défiscalisés », en premier lieu le livret A (78,1 % des ménages), le livret de développement durable et solidaire (LDDS, 39,7 %), le livret d’épargne populaire (LEP, 21,5 %) et le livret jeune (9,8 %). Seuls 7,5 % des foyers détiennent des livrets fiscalisés.
Plus d’un ménage sur dix possède un bien immobilier
L’immobilier occupe « une place prépondérante dans le patrimoine des ménages ». Ainsi, 61,2 % des foyers sont propriétaires d’au moins un bien, 57,2 % possèdent leur résidence principale.
Attrait croissant de l’assurance-vie
Le taux de détention de l’assurance-vie a bondi en deux décennies, pour atteindre 41,7 % en 2024. Ce niveau a crû continûment chaque année depuis 2004. L’assurance-vie a conquis en 2010 sa place de « deuxième placement financier choisi par les ménages, remplaçant l’épargne logement, dont la détention diminue nettement » (27 % en 2024). Cette dénomination recouvre le plan épargne logement (PEL) et le compte épargne logement (CEL).
Augmentation de l’épargne retraite
L’année dernière, 19,1 % disposaient une épargne retraite, soit 2,7 points de plus qu’en 2021. Voulu par le patronat, l’essor de la retraite par capitalisation, où les actifs financent leurs futures retraites, est déjà en marche. Inversement, le système de retraite par répartition qui prévaut en France repose sur la solidarité : les actifs financent les pensions des retraités.
Une détention stable d’actions et d’obligations
La détention de valeurs mobilières que sont les actions et les obligations ne décolle pas, à 17,4 % en 2024. « Après le repli important lié à la crise économique et financière de 2008, leur détention est stable depuis 2015 », précise l’Insee. Les Français restent rétifs à prendre des risques financiers.
Près d’un ménage sur deux est endetté
Les patrimoines sont également composés de passifs. L’année dernière, 46,5 % des foyers devaient rembourser « au moins un emprunt », soit « une part quasi stable depuis 2015 ». Le crédit peut servir au financement de l’acquisition d’un bien immobilier, la réalisation de travaux ou l’achat d’un véhicule.
« Seuls 1,5 % des ménages sont endettés à titre professionnel », pour la plupart des indépendants.