En période de forte inquiétude pour le pouvoir d’achat, de nombreux salariés se demandent s’ils vont pouvoir bénéficier d’une augmentation de salaire cette année. La réponse risque malheureusement de ne pas plaire à nombre d’entre eux. Les augmentations devraient être moins élevées en 2025, selon la dernière étude sur les rémunérations du cabinet de recrutement PageGroup, dévoilée mercredi 11 septembre par nos confrères du Parisien. Après des hausses de salaire de l’ordre de 3,9 % en moyenne en 2022, de 4,5 % en 2023 et d’environ 4 % en 2024, le cru 2025 devrait s’avérer moins bon, indique l’étude menée auprès de 850 professions dans 25 secteurs. « Les prévisions ont tendance à s’ajuster à la baisse. Lorsqu’on en discute avec nos clients, ils nous parlent plutôt d’augmentations comprises entre 1,5 % et 2 % en 2025 », explique Laurent Blanchard directeur général du cabinet PageGroup France, dans les colonnes du quotidien francilien.
Les professions pouvant espérer les meilleures augmentations de salaire
Si les entreprises anticipent effectivement des hausses de salaire, toutes les professions pourraient ne pas en bénéficier de la même manière. Les entreprises, confrontées à un contexte économique difficile, prévoient des augmentations « de façon plus ciblée », précise Laurent Blanchard. Certains métiers devraient donc pouvoir s’en tirer à bon compte avec des revalorisations pouvant aller jusqu’à 12 % dans certains cas.
Les professionnels de « l’énergie, l’aéronautique, la chimie ou le luxe, où les carnets de commandes restent historiquement hauts, ainsi que ceux ayant une compétence rare ou une vraie expertise à faire valoir », devraient profiter de bonnes perspectives de rémunération, détaille le directeur général de PageGroup France.
À titre d’exemple, les ingénieurs en cybersécurité peuvent s’attendre à des augmentations allant jusqu’à 12 % en 2025, tout comme les architectes Cloud, contre 10 % pour les chefs de projet SAP (logiciels de gestion).
Du côté de la comptabilité et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les professionnels peuvent, eux aussi, espérer des hausses de salaire jusqu’à 10 % pour les consultants et chefs de projet RSE ainsi que pour les chefs de projet écoconception et recyclabilité et les comptables généraux.
Les métiers de l’industrie doivent quant à eux s’attendre à de moindres efforts de la part des employeurs. Les responsables maintenance peuvent espérer des hausses de 7 % maximum tandis que les responsables de production et techniciens HSE pourront toucher des revalorisations comprises entre 3 et 5 %.
En bas du tableau figurent les chargés de clientèle et gestionnaires administration des ventes (ADV) avec 3 % d’augmentation maximale prévue.
Des informations bientôt obligatoires pour négocier son salaire
Ces estimations ne devraient pas spécialement servir aux employés restant dans leur entreprise, mais sont plutôt des indicateurs « des augmentations éventuelles lors d’un changement d’entreprise », précise le cabinet en recrutement. Des informations d’autant plus utiles que celles-ci devront bientôt être obligatoirement mentionnées lors de l’embauche d’un salarié ainsi que lors de l’exécution de son contrat. Une directive européenne sur la transparence des rémunérations au sein de l’Union européenne – et qui devrait être intégrée au droit français à partir de 2026 – prévoit l’obligation pour les employeurs de communiquer le salaire de départ ou la fourchette de salaire aux demandeurs d’emploi. Les recruteurs n’auront, par ailleurs, plus le droit de demander l’historique de rémunération du candidat. De quoi lui laisser davantage de marge de manœuvre afin de négocier au mieux son salaire.
