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Youngs job, la plateforme qui veut aider les jeunes de 16 à 18 ans à trouver du travail

Youngs job, la plateforme qui veut aider les jeunes de 16 à 18 ans à trouver du travail © jacoblund / Getty images

Publié le par Marine Guichard

Trouver du travail quand on a 16 et 17 ans peut s’avérer un véritable parcours du combattant. Pourtant, de nombreux employeurs affirment peiner à recruter. Face à ce paradoxe, Maxence Lamhaut, lycéen de 17 ans à l’époque, a créé il y a 2 ans Youngs job, une plateforme qui met en relation jeunes et employeurs.

En juin 2022, alors âgé de 16 ans, Maxence Lamhaut cherche un travail pour l’été. Or, avec son groupe de copains, ils se heurtent à des refus, à cause de leur âge. Pourtant, à la télé, il entend que les saisonniers manquent, et que les employeurs peinent à recruter. Face à ce paradoxe, il décide de créer Youngs Job, plateforme qui a pour vocation de mettre en relation les jeunes et les employeurs. « Beaucoup d’employeurs ont peur d’être dans l’illégalité en embauchant un jeune », déplore Maxence Lamhaut, contacté par Merci pour l’info.

Parce que oui, il est tout à fait légal d’embaucher un jeune de moins de 18 ans, contrairement à certaines idées reçues. Il est même possible de travailler à partir de 14 ans, uniquement pendant les vacances scolaires, sous des conditions très strictes. Mais à partir de 16 ans, un mineur peut travailler à temps plein.

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Contacté par Merci pour l’info, maitre Michaël Amado, avocat spécialisé en droit du travail, précise qu’« en principe, si un employeur souhaite embaucher comme salarié un mineur non émancipé d’au moins 16 ans, il doit obtenir l’accord écrit de ses représentants légaux (parents ou tuteurs) quel que soit son contrat de travail (CDI, CDD, emploi saisonnier, …). Toutefois, pour les mineurs âgés de 16 à 18 ans, aucune disposition légale spécifique n’impose une autorisation écrite des parents pour travailler, sauf dans des cas particuliers tels que le contrat d’apprentissage ou le travail nocturne. »

« En l'absence de disposition contraire, l'autorisation parentale est présumée tacite pour les mineurs non émancipés âgés de 16 à 18 ans souhaitant travailler » (Michaël Amado, avocat)

Concernant les travaux qu’il peut effectuer, « le mineur d’au moins 16 ans peut travailler sur tous les emplois, sauf ceux interdits par décret », précise maitre Amado. L’article L4153-8 du Code du Travail précise que les mineurs ne peuvent pas effectuer des travaux qui mettraient en danger leur intégrité physique ou morale.

Concernant le travail dans un débit de boissons, ce dernier est en principe interdit aux mineurs sauf dérogations (par exemple un mineur en contrat d’alternance, s’il est conjoint ou parent du débiteur…).

Un site facile d’utilisation

Et les démarches administratives ne sont pas si compliquées. Concrètement, pour s’inscrire sur Youngs Jobs, un jeune n’a pas besoin de déposer un CV (il n’a logiquement que très peu d’expériences), mais doit remplir un questionnaire sur ses motivations et expériences, ce qui lui générera automatiquement une forme de CV. Il doit ensuite télécharger sa carte d’identité et l’autorisation parentale signée.

Du côté des employeurs, déposer une annonce est aussi extrêmement simple et se fait comme sur n’importe quel site d’emploi. À un détail près : « on va anonymiser l’annonce au maximum pour ne pas que les jeunes postulent sans avoir rempli l’autorisation parentale », explique Maxence Lamhaut.

À ses débuts, Youngs Jobs donnait la possibilité aux employeurs de payer pour être mieux référencés. « On a changé de modèle économique », explique son créateur. Désormais, la plateforme prend 10 % du salaire de l’adolescent, « à charge pour l’employeur, donc ça ne change rien pour le jeune ».

Bientôt une proposition de loi ?

Maxence Lamhaut souhaite désormais poursuivre son combat pour l’emploi des jeunes au plus haut sommet de l’État, puisqu’il sera reçu dans une dizaine de jours à l’Élysée par Emmanuel Macron. Une proposition de loi est d’ailleurs en préparation, avec l’aide de députés. Contacté, l'équipe du député Ensemble pour la République Paul Midy précise à Merci pour l'info être en train de travailler « à une proposition de loi un peu plus large qui sera dédiée à « l’entrepreneuriat pour tous », mais qui pourrait reprendre à l’intérieur des propositions évoquées par Youngs Job».

Cette dernière permettrait, d’après le créateur de Youngs Jobs, la possibilité pour les jeunes de créer leur micro-entreprise – en étant accompagnés – de recevoir des chèques du Cesu, et de toucher 100 % du Smic. Actuellement, les jeunes de 16 à 18 ans ne perçoivent que 90 % du Smic. Une citation « anormale », d’après Maxence Lamhaut.

Concernant la micro-entreprise, le but est de permettre aux jeunes qui, « grâce à Internet, exercent déjà des activités de graphisme, montage, etc., par exemple, de pouvoir déclarer ses activités et ne plus être payés au lance-pierres ». Et le succès a l’air au rendez-vous pour le jeune homme qui poursuit ses études en école de commerce, puisque la plateforme compte plusieurs centaines d’offres d’emploi.

Photo de profil de Joel Tisseyre
60 points
Oui
il y a 17 jours
Pour être honnête, je n'ai pas fait mon service militaire car je me suis arrangé pour ne pas le faire, non pas parce que je n'aimais pas l'Armée (au contraire!), mais pour des raisons professionnelles
Lire 568 arguments Oui
Non
il y a 1 mois
Né en 1979 - "année blanche" - j'ai la chance de n'avoir aucun document relatif à mes états de service militaire à fournir lors d'une démarche administrative... Étudiant, j'aurai détesté mettre en su
Lire 155 arguments Non

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