La nouvelle année n’annonce pas que de bonnes perspectives. Plusieurs études récentes portant sur les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires démontrent que les entreprises mettent le frein quant aux augmentations. Après deux années fastes avec 3,5 % de hausse moyenne en 2024 et 4,9 % en 2023, 2025 devrait être un peu plus décevante avec 2,47 % d’augmentation moyenne prévue selon une enquête du groupe Alixio* dévoilée cette semaine par nos confères des Échos. Celle-ci vient confirmer l’étude flash publiée quelques jours plus tôt par le Groupe Alpha** qui table sur des augmentations totales (générales et individuelles) de 2,33 % toutes catégories socioprofessionnelles (CSP) confondues.
Qui bénéficiera d’une augmentation de salaire en 2025 ?
Selon cette dernière publication, les ouvriers et employés devraient davantage bénéficier d’augmentations générales (1,96 % d’augmentation), devant les professions intermédiaires (1,84 %) et les cadres (1,62 %). Ces derniers devraient cependant profiter d’augmentations individuelles plus généreuses (2,24 %) contre 1,98 % pour les autres catégories.
Si la plupart des entreprises envisagent de diminuer leurs budgets d’augmentations pour 2025, certains secteurs semblent épargnés. Selon l’enquête d’Alixio ce serait notamment le cas des secteurs de la pharmacie (3,2 %), du luxe (2,7 %), de la métallurgie (2,6 %), de l’énergie (2,5 %), ou encore du commerce (2,1 %).
Toutefois, certaines augmentations de salaire devraient passer par des primes ou des éléments périphériques. Selon le Groupe Alpha, près de 43 % des 108 entreprises « n’ont pas négocié de budget d’augmentation de salaire, mais seulement des primes et des éléments périphériques ». En prenant en compte ces éléments, « l’augmentation moyenne, toutes CSP confondues, passe à 1,32 % », indique l’étude. Toutefois, le nombre d’entreprise désirant attribuer des primes de partage de la valeur baisse d’années en années. Elle ne serait ainsi envisagée que par 4 % des entreprises selon Alixio.
Des entreprises moins enclines aux augmentations
Ces baisses de budgets alloués aux augmentations de salaires seraient corrélées aux perspectives économiques en berne indiquent les deux études. « La dégradation de la conjoncture économique, la fragilité de l’emploi, la diminution de l’inflation et la fragilisation de la santé financière des entreprises » pourrait notamment expliquer cette diminution détaille le Groupe Alpha. De son côté, Alixio pense aussi à la « perspective d’une diminution des allégements de cotisations sociales ». Des prévisions bien pessimistes conduisant 8 entreprises sur 10 à faire preuve d’ « attentisme » et de « prudence », explique le cabinet de conseil en ressources humaines dans les colonnes des Échos.
*Cette enquête a été réalisée auprès de 120 DRH et responsables de rémunération dans l’ensemble des secteurs d’activités avec une majorité d’entreprises de plus de 1.000 salariés et 25 % de filiales de groupes étrangers.
**L’étude flash du Groupe Alpha a été effectuée sur 108 accords de NAO signés entre le 1er septembre et le 6 novembre 2024 et tirés au sort parmi les 243 recensés.