Mauvaise surprise pour le secteur associatif ce jeudi 30 janvier en fin de soirée. Dans un mail envoyé aux associations, l’Agence du service civique a annoncé une « suspension de toute nouvelle mission de service civique à compter du 1er février 2025 ». Au total, près de 5 000 jeunes en attente de commencer leur contrat pourraient être laissés sur le carreau. En cause ? « L’absence de budget 2025 », avance l’Agence dans sa communication.
5 000 jeunes concernés
« Aucun jeune ne peut débuter une mission de Service civique à compter du 1er février », annonce l’Agence du service civique dans son mail envoyé aux associations et organisations, particulièrement recruteuses de ce type de contrats.
Pour rappel, le service civique a été créé en 2010 permettant aux jeunes le désirant de s’engager durant 6 à 12 mois au sein d’organismes à but non lucratif ou de droit public agréés par l’Agence. Ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans (et jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), il en a séduit près de 150 000 en 2023, et plus d’un demi-million depuis son lancement, traduisant un franc succès pour le dispositif.
La suspension concerne « toute entrée en mission à partir du 1er février quand bien même un contrat a été saisi ou validé », indique le mail de l’Agence avec en prime « une incertitude […] sur les contrats saisis sur Elisa après le 1er janvier 2025 ». Toutefois, « les jeunes qui commencent une mission à l’international pourront le faire, et les étrangers qui, en réciprocité, s’engagent en France également », précise le Service civique auprès du Parisien. De même, les missions prévues à Mayotte ne seront pas concernées.
« Jusqu’à l’adoption du budget de l’État pour 2025 »
Les missions suspendues ne pourront donc pas débuter avant « l’adoption du budget de l’État pour 2025 ». En sous-texte, il faut comprendre que « du fait de la censure et de l’absence de budget 2025 », l’Agence du Service civique se retrouve « dans un régime dit de services votés, très contraignant pour l’engagement de nouvelles dépenses et la signature de nouveaux contrats », a expliqué sa porte-parole, Adèle Nangéroni à nos confrères du Figaro.
Du côté des associations, la nouvelle a fait des émules. Dans une tribune publiée sur le site Carenews, la députée écologiste Léa Balage El Mariky a vivement critiqué cette décision. En tant qu’« ancienne directrice d’ONG [SINGA, NDLR] », elle dénonce avec son collègue, Jean-Claude Raux, « une décision brutale et unilatérale, prise sans concertation, qui affaiblit un dispositif pourtant reconnu pour son impact social et formateur. »
Tribune - Le gouvernement orchestre un plan massif de licenciement de jeunes !
— Léa Balage El Mariky (@LeaBalage) January 31, 2025
Avec mon collègue @JeanClaudeRaux nous alertons sur le gel des recrutements et l’incertitude pesant sur les volontaires en Service Civique. https://t.co/1xvCS6BUPQ