Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, nommé mardi 9 janvier par le chef de l’État, en remplacement d’Élisabeth Borne, qui avait remis la veille la démission du gouvernement, aura la tâche de relancer le second quinquennat d’Emmanuel Macron (2022-2027).
Il était depuis juillet 2023 ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, après avoir occupé les fonctions de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse (2018-2020), de porte-parole du gouvernement (2020-2022) puis de ministre chargé des Comptes publics (2022-2023).
À 34 ans, le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République devant Laurent Fabius, qui avait rejoint Matignon en 1984 à 37 ans, va devoir gérer de multiples dossiers.
Transformation de l’économie française
Gabriel Attal a affirmé, dans son discours prononcé à Matignon à l’occasion de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne, vouloir œuvrer à « continuer à transformer notre économie autour de trois axes majeurs ».
« Libérer le potentiel français, cela veut dire continuer à transformer notre économie autour de trois axes majeurs. D’abord, la priorité donnée au travail. Travailler doit toujours être mieux valorisé que ne pas travailler, alors que l’inflation, je le sais, continue de peser sur la vie des Français », a indiqué Gabriel Attal, sans détailler ce point.
Un autre axe doit viser « l’acte 2 de la libération de notre économie, notamment avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises et de nos entrepreneurs », a expliqué le Premier ministre. Un projet de loi visant à la simplification doit être présenté en Conseil des ministres dans les prochaines semaines, après que Bercy a vanté dans un communiqué du 29 décembre le « large succès de la consultation publique » destinée à nourrir ce texte.
Gabriel Attal a évoqué, à titre de troisième axe, « l’action résolue que nous devons mener pour notre jeunesse ».
Réforme du RSA
La réforme du revenu de solidarité active (RSA), inscrite dans la loi du 18 décembre 2023 pour le plein-emploi, doit contribuer à atteindre cet objectif en 2027, jugé difficilement atteignable par les économistes, compte tenu de la dégradation de la conjoncture.
Elle consiste notamment à imposer aux allocataires d’accomplir une activité à hauteur hebdomadaire d’au moins 15 heures. La mise en œuvre de la réforme doit être généralisée après une expérimentation, menée jusqu’à la fin de l’année 2024 dans dix-sept départements et la métropole de Lyon.
Loi immigration et aide médicale de l’État (AME)
Le Conseil constitutionnel doit rendre le 25 janvier sa décision concernant la loi immigration, a fait savoir lundi son président, Laurent Fabius, lors de la cérémonie de vœux du président de la République à l’institution. Le texte, décrié par la gauche, a été adopté le 19 décembre par l’Assemblée nationale avec les voix de tous les députés Rassemblement national (RN).
Il ne restreint pas l’accès à l’aide médicale de l’État (AME). Élisabeth Borne avait pris l’engagement auprès de Gérard Larcher, de mener une réforme du dispositif. « Je souhaite vous informer que j’ai demandé aux ministres concernés de préparer les évolutions réglementaires ou législatives qui permettront d’engager une réforme de l’AME en début d’année 2024 », avait écrit l’ancienne Première ministre dans une lettre du 18 décembre au président du Sénat, d’après Le Figaro.
École
Gabriel Attal a assuré dans son discours « emmener […] à Matignon la cause de l’école ».
« Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, celle qui doit être au cœur de nos priorités et à qui je donnerai, comme Premier ministre, tous les moyens d’action nécessaires pour sa réussite », a-t-il souligné.
Alors que les syndicats d’enseignants déplorent la brièveté de l’action de son action à l’Éducation nationale, le chef du gouvernement a évoqué « une forme de continuité ».
Le 5 décembre, Gabriel Attal avait annoncé une série de mesures censées former un « Choc des savoirs », parmi lesquelles l’élargissement des cas de redoublement, l’instauration de groupes de niveaux au collège ou la réforme du brevet des collèges, dont l’obtention doit conditionner l’accès au lycée.
Jeux olympiques
Les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) de Paris constitueront-ils une réussite en matière de sécurité et de transport ? Le chef du gouvernement travaillera notamment sur le sujet avec Gérald Darmanin.
Lequel doit en effet conserver son portefeuille de ministre de l’Intérieur, selon l’Agence France-Presse (AFP), citant l’entourage de Gérald Darmanin.
Fin de vie
Le gouvernement va porter une réforme sur la fin de vie.
Combien de véhicules législatifs seront-ils utilisés ? Selon un article publié lundi par La Croix, Emmanuel Macron a fait part ce jour, lors de ses vœux aux autorités religieuses, de son souhait que soient examinés deux textes, « l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide active à mourir ». L’Élysée a démenti cette information mardi auprès du Figaro.
Inscription de l’IVG dans la Constitution
Le projet de loi constitutionnelle conçu pour sanctuariser le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), doit être examiné dans l’hémicycle du Palais Bourbon le 24 janvier. Le texte contient un article unique visant à modifier l’article 34 de la loi fondamentale : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. »
Après le vote du texte dans les mêmes termes par les deux assemblées, le projet de loi doit être examiné par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Dans une lettre adressée le 21 novembre aux chefs des principaux partis, Emmanuel Macron souhaitait qu’« un Congrès puisse être envisagé le 4 mars prochain », a rapporté Le Figaro.
Élections européennes
Emmanuel Macron espère voir la liste Renaissance, qui n’a pour l’heure aucune tête désignée, arriver en tête des élections européennes prévues en France entre le 6 et le 9 juin. Le RN arrive en tête des sondages, devant Renaissance.
« Gabriel a les faveurs de l’opinion. Il a pour lui la jeunesse et il a les aptitudes pour conduire la bataille des élections européennes », a dit « à des proches » le président de la République, rapporte Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Bruno Le Maire reste à Bercy
Donné partant par plusieurs médias car ne voulant pas être sous les ordres de Gabriel Attal, de vingt ans son cadet, Bruno Le Maire va finalement rester à Bercy, indique mercredi une source bien informée à Merci pour l’info.