De plus en plus de salariés doivent prendre un arrêt de travail pour une cause liée au Covid-19. La part des arrêts dus à cette maladie a bondi de 6 % en 2020 à 12 % l’année suivante, affirme le groupe de protection sociale Malakoff Humanis dans son baromètre annuel publié vendredi 3 décembre sur son site.
Dans le détail, 8 % des arrêts pris en 2020 concernaient des personnes ayant contracté ou présentant des symptômes du Covid-19, tandis que 4 % des arrêts visaient des personnes considérées soit comme cas contacts, soit comme vulnérables et dans l’impossibilité de travailler, indique Malakoff Humanis à partir d’un sondage.
Les principales raisons des arrêts de travail « sont la maladie ordinaire (22 % des arrêts prescrits), les troubles musculo-squelettiques (18 %), les accidents ou traumatismes (16 %) et les troubles psychologiques (15 %) », précise le groupe de protection sociale.
La durée des arrêts de plus d’un mois a progressé : elle est passée de 94 à 105 jours. La proportion d’entreprises concernées par ces arrêts longs s’est accrue de 60 % à 65 %.
Un nombre croissant de salariés doit plusieurs arrêts de travail dans l’année : « 41 % des salariés arrêtés en 2021 l’ont été au moins deux fois dans l’année, contre 39 % en 2020 et 37 % en 2019 ».
+ 38 % d’absentéisme en 2021
Au total, l’absentéisme a repris son augmentation : la part de salariés ayant fait l’objet d’un arrêt de travail a crû de 36 % en 2020 à 38 % l’année suivante.
Quid de l’évolution du nombre d’arrêts à l’avenir ? D’après Malakoff Humanis, « 33 % dirigeants et 49 % des salariés » s’attendent à une hausse « au cours des deux prochaines années ».
Les deux catégories de personnes interrogées justifient différemment leur anticipation. « Selon les dirigeants, cette hausse serait due au changement d’état d’esprit des salariés (diminution de l’engagement …), à leur état psychologique et à l’augmentation de l’âge moyen des salariés », explique Malakoff Humanis. Les salariés, à l’inverse, s’appuient sur « le report des soins et des hospitalisations », mais également sur « l’organisation et les conditions de travail au sein de leur entreprise (tensions, difficultés managériales…) ».
Le groupe de protection sociale utilise les résultats d’un sondage mené par l’Ifop auprès d’un échantillon de 2 009 salariés et 401 dirigeants ou directeurs des ressources humaines d’entreprises du secteur privé, entre le 23 août et le 24 septembre.