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La Poste va-t-elle cesser de distribuer le courrier six jours sur sept ?

La Poste va-t-elle cesser de distribuer le courrier six jours sur sept ? © ANTOINE BOUREAU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Publié le par Timour Aggiouri

Face au recul « inexorable » du volume de plis, la Cour des comptes préconise la fin des tournées quotidiennes des facteurs du lundi au samedi, dans un récent rapport.

Services numériques, santé… La Poste a diversifié ses activités, mais elle conserve son métier d’origine : distribuer le courrier dans chaque foyer du pays. La Cour des comptes propose, par souci de rigueur budgétaire, la fin des tournées quotidiennes des facteurs « six jours sur sept », obligation du service universel postal, dans un rapport dans un rapport rendu public lundi 17 février (à télécharger ici).

L’institution propose de « s’interroger […] sur la fréquence de distribution du courrier », au travers de ce référé, communication de son premier président à l’issue d’un contrôle, daté du 5 décembre 2024.

Au fil du document adressé par Pierre Moscovici à Michel Barnier, qui était alors Premier ministre, la Cour des comptes rappelle les difficultés du service universel postal, malgré la mobilisation de « leviers de hausse du chiffre d’affaires et d’économies », comme le relèvement des tarifs ou la disparition du timbre rouge.

Le service universel postal, l’une des « missions de service public » de La Poste

Le service universel postal figure parmi les « quatre missions de service public » de La Poste, comme « le transport et la distribution de la presse, une contribution à l’aménagement du territoire et l’accessibilité bancaire ». Mais, déplore la Cour, La Poste doit accomplir des « missions de service public […] à la fois plus nombreuses et plus exigeantes » que ses équivalents européens. La France est ainsi l’« un des derniers pays européens » où le courrier est distribué six jours par semaine et où restent ouverts « 17 000 points de contact » (bureaux de poste, agences postales communales et relais dans les commerces).

Pour la Cour des comptes, l’État doit « réexaminer le contenu des missions de service public confiées au groupe » et « en tirer les conséquences sur le montant de la compensation » qu’il lui verse. Cette compensation se situe dans une fourchette comprise « entre 500 et 520 millions d’euros par an en fonction des résultats de qualité du service ».

Le courrier, « 15 % du chiffre d’affaires » de La Poste en 2023

L’activité services-courriers-colis de La Poste représentait en 2023 « 15 % du chiffre d’affaires du groupe, contre près de 50 % en 2010 ». Le volume de plis « connaît une baisse marquée et inexorable », qui a même accéléré à l’occasion de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Selon la Cour des comptes, « le déclin des métiers historiques n’a pas été compensé par les nouvelles activités ». La Poste a subi une dégradation de ses résultats en 2023.

Le groupe, « deuxième employeur public de France après l’État » (près de 233 000 postiers, dont 60 600 facteurs), a pour actionnaires la Caisse des dépôts et consignations (CDC, 66 % de son capital) et l’État (34 %).

Interrogé par Merci pour l’info, Matignon n’a pas réagi mercredi.

Une modification de la loi est nécessaire

Une baisse de la fréquence de distribution nécessite une modification de la loi. « Les services de levée et de distribution relevant du service universel postal sont assurés tous les jours ouvrables, sauf circonstances exceptionnelles » (article L. 1 du Code des postes et des communications électroniques).

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